Se “livrer” sur LinkedIn fait-il vendre ?
Sur LinkedIn, le marketing personnel a pris un tournant inattendu : celui de l’intime. Derrière les posts calibrés et les success stories, une nouvelle tendance s’installe, celle que j’appelle la « LinkFluence », ou l’art de susciter l’engagement par l’émotion sur LinkedIn. Cette authenticité affichée sert-elle réellement les ventes ?
Cet article décortique les ressorts de cette tendance, ses effets sur la perception de marque, et les limites à ne pas franchir. Parce qu’entre storytelling sincère et exhibition émotionnelle, la frontière est plus fine qu’il n’y paraît.
L’authenticité comme nouvelle monnaie d’influence
Les réseaux professionnels ne sont plus des vitrines neutres et policées. En 2025, LinkedIn compte plus de 1 milliard d’utilisateurs dans le monde, et les publications les plus engageantes ne parlent plus de business plans mais… de burn-out, de maternité, d’échecs personnels. Ces publications génèrent-elles plus d’engagement que les posts « corporates » ? Aujourd’hui, il n’existe pas encore de données très fiables en la matière mais il suffit d’aller se balader sur LinkedIn pour deviner la réponse… J’ai consulté le profil d’une entrepreneuse. Dans son dernier post, elle racontait son retour de congé maternité, ses difficultés pro et surtout perso. Résultat ? Ça marche. En moyenne, le post a généré 5 à 10 fois plus d’engagement que toutes ses autres publications.
Et derrière cette évolution, un constat : la confiance est devenue la nouvelle valeur commerciale. Les consommateurs, comme les décideurs, achètent à des personnes plutôt qu’à des marques. Et si l’émotion crée la proximité, la proximité, elle, ouvre la porte à la conversion.
Se livrer sur LinkedIn fait-il vendre ?
Les étapes clés pour utiliser la « LinkFluence » avec justesse
Étape 1 : Analyser son rapport à l’intime
Avant de publier, il faut se poser la question : Pourquoi je partage cela ? Est-ce pour inspirer, éduquer ou simplement exister ? Le bon équilibre consiste à révéler ce qui sert votre message professionnel sans franchir la ligne du voyeurisme.
Étape 2 : Transformer le personnel en valeur universelle
Un récit personnel fonctionne lorsqu’il fait écho à une problématique partagée. Par exemple, raconter un échec peut devenir une leçon sur la résilience ou la gestion d’équipe. L’authenticité ne se mesure pas à la quantité d’informations dévoilées, mais à la sincérité du propos.
Étape 3 : Connecter l’émotion au business
Une publication impactante doit toujours revenir à la proposition de valeur. Exemple : un dirigeant partageant son expérience de solitude entrepreneuriale peut conclure sur la manière dont son cabinet aide aujourd’hui les fondateurs à mieux structurer leur croissance.
Les erreurs fréquentes à éviter
Erreur n°1 : Confondre vulnérabilité et exhibition
Le storytelling personnel n’est pas une thérapie publique. Trop d’intimité détourne du message professionnel.
Solution : partagez ce qui illustre un apprentissage utile, pas ce qui relève du journal intime.
Erreur n°2 : Chercher le buzz plutôt que la cohérence
Les posts « coups de poing » génèrent des likes, mais rarement des clients.
Solution : construisez une narration alignée avec vos valeurs et votre positionnement.
Erreur n°3 : Oublier l’objectif business
Publier pour publier ne sert à rien si la publication ne soutient pas la stratégie commerciale.
Solution : liez chaque post à une offre, une expertise, ou une mission d’entreprise.
Erreur n°4 : Passer trop de temps sur LinkedIn
Malgré ses allures corpo, LinkedIn fonctionne comme tous les autres réseaux. Son algorithme fait tout pour que passiez du temps à scroller et, si vous publiez souvent, à compter vos likes. Mais n’oubliez pas que, même s’il est pertinent de rendre votre entreprise visible, tout le temps que vous passez sur LinkedIn, vous ne le passez pas à produire. Et, sous le vernis, il existe aussi beaucoup de dirigeants et dirigeantes d’entreprises en très bonne santé financière qui n’ont même pas encore pris la peine de se créer un profil… À méditer.
Le mot de la fin ?
La « LinkFluence » n’est pas une mode, c’est un signal fort : les entreprises n’ont plus besoin d’être parfaites, mais humaines. Le tout est de garder le cap, celui du sens et de la sincérité. Bien utilisée, cette stratégie peut créer du lien, de la confiance et donc… des ventes.
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